Expo galerie Intra Muros Albi

Didier LE GALL artiste peintre

Le mot de la galerie

L’œuvre de Didier Le Gall, c’est une quête de soi, un travail sur la maîtrise du geste, l’expression d’une étonnante liberté, conquise comme une revanche sur le destin. La galerie Intra Muros a le privilège d’exposer une infime partie de cette œuvre immense, restée trop longtemps loin des yeux du public. Lorsque Didier Le Gall a commencé à me montrer ses créations, j’ai découvert des centaines de dessins, de peintures, d’esquisses, de portraits, retraçant un parcours hors du commun. Sa technique unique, par la forme et les pigments employés, dévoile les choses inanimées ou les sujets vivants, avec leur mouvement, leur « aura », leurs émotions. 

Le résultat, instantanément perceptible dans les œuvres premières, migre doucement vers l’abstraction. Avec pourtant un fil conducteur, toujours présent, qui nous guide littéralement dans ce voyage personnel. Le trait de Didier Le Gall semble spontané. Lui-même le décrit comme libre et libérateur. Il est pourtant infiniment travaillé, cent fois remis sur l’ouvrage. Il se nourrit de l’étude des maîtres de la peinture classique ou contemporaine, d’un sens aigu de l’observation, d’une incroyable intuition. Le style c’est l’homme nous dit Buffon et sûrement c’est l’homme qui se dévoile dans la peinture de DLG. C’est un parcours de résilience, un chemin qui s’élève de l’ombre pour choisir la lumière, l’équilibre et la joie.

Le mot de Didier LE GALL

La découverte de la figuration libre, à Cannes, dans les années 80, fut pour moi un véritable choc émotionnel. Les artistes que je fréquentais alors suivaient le chemin ouvert par Combas, Di Rosa, Basquiat. Les discussions étaient de véritables cours de l’histoire de l’art. Les « happenings » que nous organisions ouvraient une voie que j’ai toujours suivie, celle de la spontanéité, de l’immédiateté du geste, dont le résultat, en partie inattendu révèle une face cachée de nous-même. Ces gestes libérateurs d’affects plurent beaucoup à Ben, dernier chef de file de l’école de Nice, qui m’acheta deux tableaux, et me fit l’honneur d’exposer ma peinture dans son « Espace Casino » promenade des Anglais à Nice. Illustre orateur, représentant du mouvement Fluxus, admirateur de Marcel Duchamp, incorrigible questionneur provocateur, Ben a été pour moi un parrain artistique providentiel et formateur.

J’ai peu à peu réalisé que mon parcours artistique était également un travail intérieur, un questionnement, un cheminement. Il s’accomplit par des gestes issus de la mémoire du corps. Il est libérateur d’une énergie dont il se nourrit en retour. Dans la continuité des anciens qui ont peint de nombreuses allégories, mon identité graphique, forme d’écriture automatique à la recherche de la ligne parfaite, perpétue la double lecture.Elle renvoie à la mimésis : il ne s’agit pas de reproduire l’apparence du réel, mais d’en exprimer la réalité cachée. Ce fil conducteur, caractéristique de mon travail, a retranscrit d’abord mes peurs, mes doutes, mes questionnements, mes colères, puis progressivement et avec le temps, j’ai senti qu’il devenait l’expression d’émotions joyeuses, apaisées, réconciliées, réconfortantes.  Tel un fil d’ariane protecteur, la lumière dorée a pris sa place, s’étirant dans l’espace de la toile. J’ai compris comme une évidence que c’était là, le chemin de la résilience.

Didier LE GALL, Albi, le10 septembre 2025.